TERAZ ALBO NIGDY

Son pouls semble accéléré intentionnellement: sous la peau, une détermination d'acier; sur les lèvres, un sourire narquois; dans la poche, une Rolex imaginaire. Le récit ressemble au journal intime d'un guerrier des rues, où chaque trait est une trace de chute ou de coup, et où chaque plaisanterie sur la richesse et les chaînes sonne comme un bouclier et s'apparente à une prière. Le chant rompt le silence, comme s'il dispersait au vent les vieilles rancunes, et dans ce bruit, on devine une foi inébranlable: se relever tant qu'on respire encore et ne pas rechercher les applaudissements des autres.

Il y a dans ce râle une touche chaleureuse d'autodérision: les paroles bruyantes sur les « banques » de gangsters et les grandes victoires côtoient l'aveu honnête d'une origine « du fond ». L'éclat combatif de la chaîne et les aboiements prédateurs autour ne sont pas seulement une menace, mais aussi un masque sous lequel se cache un courage fatigué mais tenace. La musique inspire: il est temps d'arrêter d'attendre des faveurs, il est temps de montrer les dents, mais sans oublier de se sourire dans le miroir.