Don't Remind Me (with Anderson .Paak)

Parfois, le cœur se comporte comme un informaticien un peu éméché lors d'une fête d'entreprise: il sait qu'il ne faut pas écrire à son ex, mais il ouvre quand même le chat et tape avec nostalgie « tu te souviens? ». Ce morceau dégage la même énergie: une tentative de noyer ses sentiments dans tout ce qui ne les rappelle pas. Que ce soit dans un verre, dans une pilule ou dans le bruit assourdissant d'une boîte de nuit. Tout pour ne pas penser au fait que les mains se souviennent mieux que l'esprit ne le permet.

Le rythme bat comme une pensée inquiétante à trois heures du matin: on dirait que c'est déjà passé, mais à l'intérieur, les échos des anciennes conversations résonnent encore. Entre les lignes, on sent la fatigue de lutter contre des fantômes qui refusent obstinément de disparaître. Il ne s'agit même pas de souffrance, mais d'humilité. Quand on comprend qu'il est difficile d'oublier, mais qu'il est possible de vivre avec. Il suffit de monter un peu le son de la musique, de renforcer un peu la boisson, et la soirée n'est déjà plus aussi difficile à supporter.