Stuck

Autrefois, tout semblait simple: le soleil brillait dans les yeux, la ville roulait vers nous, et le cœur croyait que l'été pouvait être conservé dans des conversations téléphoniques interminables. Il suffisait de rester en ligne jusqu'à ce que la respiration dans le combiné s'éteigne. Jusqu'à ce que disparaisse l'angoisse que quelqu'un s'en aille soudainement et que vous restiez seul dans une pièce qui sent la chaleur et les souvenirs.

Ici, pas de déclarations d'amour bruyantes, seulement une panique silencieuse à l'idée que la connexion soit coupée. Qu'il faille apprendre à respirer sans celui qui était ton air. Mais ça ne marche pas, tu restes quand même accroché, comme si tes doigts étaient collés à l'écran, et que le monde n'existait que dans les intervalles entre « allô » et « ne raccroche pas ».

Il semble que toutes ces conversations, tous ces « wow » et ces demi-sourires ne soient qu'un moyen de se convaincre que l'amour peut vivre en boucle. Que si le destin décide de tout bouleverser, vous pourrez toujours vous appeler. Même si vous menez des vies différentes.