have mercy

Le grondement des basses, comme un marteau-piqueur qui martèle les nerfs. Tout autour, c'est comme si tout était enfumé par les morceaux brûlants et les ambitions. Tout le monde ici parle fort, comme s'il craignait de ne pas être entendu, mais derrière toute cette bravade transparaît cette même chose: la croyance obstinée que le son peut sauver. Pas au sens métaphorique, mais littéralement: sortir du sous-sol, du désespoir, du « presque abandonné ».

Ici, il n'y a pas de romantisme des rues, seulement leurs vestiges brûlés, mêlés d'autodérision et de ténacité. Peu importe qui est habillé comment et qui a tiré quoi, l'important est que la musique fonctionne comme une armure. Quand on crie dans le micro « je ne suis pas seul ici », ce n'est pas du pathos, mais une demande pour que quelqu'un d'autre réponde en écho. Et cet écho, semble-t-il, existe vraiment.