Solitaire

Esquisse nocturne sur l'asphalte: chuchotements, regards méfiants et reflets violets des billets de banque - comme une carte de crédit à laquelle on aurait arraché plusieurs segments. Des lignes simples, où la liberté côtoie la paranoïa, et où la ville n'est pas un simple décor, mais un personnage actif, qui écoute et observe sans cesse.

Une révélation sur la solidarité, non pas celle des étreintes familiales, mais celle de la fraternité, cimentée par la rue et un code commun: des gens forts, comme les gitans, ceux qui maintiennent le cercle. Les erreurs se paient au prix fort, l'argent sale fond dans la nuit, la paix s'obtient au prix de la guerre: une logique de survie brutale, exprimée d'une voix calme qui remarque plus qu'elle ne crie.

Le refrain répétitif sur « mauve » est comme un signal d'alarme et de mélancolie à la fois: beau, mais suspect. Le chant est comme un mot glissé dans une poche: une vérité froide avec une légère ironie, comme si l'on acceptait que la confiance coûte trop cher.